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#Une main pas comme les autres

Une découverte ?

 

En tout cas pour moi et sur moi-même. Et avec, toujours pour moi, des conséquences qui ont infléchi toute ma vie. 

 

Un jour je suis tombé sur le schéma suivant, montrant classiquement le développement de la main humaine à partir de l'embryon, et plus particulièrement la torsion progressive du pouce par rapport aux autres doigts :

 

 

main3.jpg

 

 

On y voit donc que le pouce, au tout début, se trouve dans le même plan que les autres doigts. Puis il pivote, jusqu'à ce que les deux plans soient pratiquement à angle droit sur la main au repos. Et cela donne une main sapiens adulte standard, parfaitement fonctionnelle. Sur le même ouvrage il était expliqué que pour l'Homme de Neandertal, cette évolution s'arrêtait avant, et même avant celle du milieu sur le schéma ci-dessus. Elle était donc moins adaptée à la saisie fine d'un petit objet entre pouce et index.

 

J'ai regardé mes mains. Elles n'atteignent même pas le stade illustré par le dessin du milieu. Autant dire que j'ai des mains de Neandertal. Voici la gauche, bien au repos, la droite maniant l'appareil :

 

main_IMG_3129m.JPG

 

 

 

IMG_9676.JPG
 

 

 

 

Une main normale par comparaison (prise au hasard sur le Net) :

 

 

 

 

Human-Hands-Back-Front.jpg

 

 

Par Evan-Amos — File:Human-Hands-Front-Back.jpg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38492737

La différence est donc l'angle formé par les plans respectifs du pouce et des autres doigts, repérés par les ongles, différence d'au moins 50°. Venons aux implications.

 Et j'ai un peu la même. Et c’est ce qui fait que cette association du pouce et de l’index, indispensable pour tout travail de précision, reste possible mais n’est pas confortable. Il faut tordre et tendre trop de choses. Et donc je suis terriblement maladroit de mes mains. 

 

Il y a une pathologie mentale qui fait que, sans être déficient intellectuellement (souvent même bien au contraire), on est terriblement maladroit et mal à l'aise en société (gaffeur, renfermé, etc.). Il se trouve que c'est mon cas. Ma vie familiale et ma vie professionnelle auront été des survies. Je ne vais pas détailler davantage, ce n'est pas mon but ici.

 

Elle s'accompagne couramment, disent les spécialistes, d'une maladresse manuelle. C'est aussi mon cas. Avec des mains comme les miennes, c'est inévitable. Toute action un peu pointilleuse nécessitant de tenir avec précision un objet quelconque entre pouce et index m’est très vite pénible. Il faut tordre ou tendre trop de choses. Résultat, je tends à la précipiter, donc à la bâcler ou la rater, ou l’esquiver. Je n’aime pas les chaussures à lacets. J’ai eu du mal à apprendre non à lire mais à écrire. C’était au temps des plumes Sergent-Major, qu’on trempait à l’école dans l’encrier disposé sur le pupitre. Le porte-plume ergonomique, marque Pat, fourni par une mère inquiète, n’a guère aidé. Je l’ai cassé.

 

On ne semble pas avoir compris, au niveau des spécialistes (et si cela m'a échappé prière de me le signaler) qu'une maladresse manuelle qu'on ne comprend pas, que les autres ne comprennent pas non plus, ne peut que perturber gravement l'apprentissage des rapports sociaux. Et cela, dès l'enfance, pour les jeux comme pour apprendre à écrire. On tend soit à éviter, soit à précipiter, toute action impliquant de tenir précisément un petit objet, ce qui est facilement vu comme de la mauvaise volonté. On se sent différent sans savoir pourquoi, on essaie de se rattraper autrement et on ne fait le plus souvent que s'enfoncer.

 

Merci à qui pourra m'aider soit à trouver d'autres cas (ça ne peut pas être unique), soit à savoir si cela a été décrit quelque part, soit à le faire savoir.

 

Pour me contacter : daruc@daruc.fr

 



31/03/2025
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