#Une main pas comme les autres
Il y a une pathologie mentale qui fait que, sans être déficient intellectuellement (souvent même bien au contraire), on est terriblement maladroit et mal à l'aise en société (gaffeur, renfermé, etc.). Il se trouve que c'est mon cas. Ma vie familiale et ma vie professionnelle auront été des survies. Je ne vais pas détailler davantage, ce n'est pas mon but ici.
Elle s'accompagne couramment d'une maladresse manuelle. C'est aussi mon cas.
On ne semble pas avoir compris, au niveau des spécialistes (et si cela m'a échappé prière de me le signaler) qu'une maladresse manuelle qu'on ne comprend pas, que les autres ne comprennent pas non plus, ne peut que perturber gravement l'apprentissage des rapports sociaux. Et cela, dès l'enfance, pour les jeux comme pour apprendre à écrire. On se sent différent sans savoir pourquoi, on essaie de se rattraper autrement et on ne fait le plus souvent que s'enfoncer.
Et donc je suis terriblement maladroit de mes mains. Toute action un peu pointilleuse nécessitant de tenir avec précision un objet quelconque entre pouce et index m’est très vite pénible. Résultat, je tends à la précipiter, donc à la bâcler ou la rater, ou l’esquiver. Je n’aime pas les chaussures à lacets. J’ai eu du mal à apprendre non à lire mais à écrire. C’était au temps des plumes Sergent-Major, qu’on trempait à l’école dans l’encrier disposé sur le pupitre. Le porte-plume ergonomique, marque Pat, fourni par une mère inquiète, n’a guère aidé. Je l’ai cassé.
J’ai fortuitement compris pourquoi à l’âge adulte, en découvrant par exemple le schéma suivant :
On y voit donc que le pouce, au tout début, se trouve dans le même plan que les autres doigts. Puis il pivote, jusqu'à ce que les deux plans soient pratiquement à angle droit sur la main au repos. Et cela donne une main sapiens adulte standard, parfaitement fonctionnelle. Sur le même ouvrage il était expliqué que pour l'Homme de Neandertal, cette évolution s'arrêtait avant, et même avant celle du milieu sur le schéma ci-dessus. Elle était donc moins adaptée à la saisie fine d'un petit objet entre pouce et index.
Et j'ai un peu la même. Et c’est ce qui fait que cette association du pouce et de l’index, indispensable pour tout travail de précision, reste possible mais n’est pas confortable. Il faut tordre et tendre trop de choses.
Voici une main humaine standard (prise au hasard sur le Net) :
Par Evan-Amos — File:Human-Hands-Front-Back.jpg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38492737
Le pouce au repos (même s'il n'est au repos qu'à gauche) s'inscrit dans un plan qui forme un angle d'environ 90° avec celui des autres doigts.
Voici ma main gauche, au repos, prise avec l’appareil tenu de la main droite :
Bien regarder le pouce. Il s'inscrit dans un plan qui forme un angle d'environ 25° avec celui des autres doigts. Chez la plupart des gens cet angle est d'environ 80°. Cela devrait sauter aux yeux, et pourtant...
Merci à qui pourra m'aider à le faire savoir.
Pour me contacter : daruc@daruc.fr
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