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Charte du culte musulman en France

En 1995 a été rendue publique la Charte du culte musulman en France, éditée par la Mosquée de Paris et les éditions du Rocher. C'est un texte modéré et qui se veut modérateur, responsable, réfléchi, a priori peu suspect de manipulation sournoise. C'est aussi un document officiel, qui a été présenté au Ministre de l'Intérieur.

On constate toutefois un vide criant. On y précise donc les droits et devoirs spécifiques d'une catégorie particulière de personnes, les musulmans et musulmanes, sans jamais, jamais, définir plus avant cette catégorie, comment on y entre et comment on en sort. C'est bien sûr ce dernier point qui pose problème. Dans la majorité des pays musulmans, l'apostasie, l'abandon déclaré de l'Islam est interdite, souvent sous peine de mort. Donc ce texte ne se mouille pas sur ce point.

En annexe à ce document, on trouve un abrégé de l'histoire de l'Islam, avec pour la date 630 après Jésus-Christ ceci :

Reddition de La Mecque aux musulmans sans combat. Après violation du traité de Hodeibya par les Qoraïchites mecquois Muhammad (SAWS ) entre triomphalement et pardonne à tous ses adversaires y compris à Abou-Sofyan !

Il n'y a pas de mensonge caractérisé là-dedans, c'est ce que nous dit l'histoire. Et pourtant il y a une désinformation, délibérée ou non, dans les derniers mots. Il paraît naturel de comprendre, si on n'a pas d'autre information, que si quelqu'un pardonne à ses adversaires, c'est qu'il pardonne à tout le monde, à tous ceux qui l'ont peu ou prou offensé. Le Prophète a bien pardonné à Abou-Sofyan, son adversaire le plus acharné jusque là (mais qui venait de négocier la reddition de la ville…). Il a pardonné d'une façon générale à ceux qui l'avaient combattu par les armes (et on peut considérer que c'est le sens du mot "adversaire" dans ce contexte). Mais il n'a pas pour autant pardonné à tout le monde. Il a fait mettre à mort plusieurs personnes. Par exemple, Fartana, qui était l'esclave d'un certain Abdallah ibn Khatal. Le seul tort allégué de Fartana est d'avoir chanté des satires de l'Islam, pour le compte de son maître, également mis à mort (mais il paraît que lui avait du sang sur les mains). Voir la Sira, Tabari...



12/12/2009
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