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# Le pacte d'amour [nouvelle]

Elle fait partie des Nouvelles (plus ou moins) grinçantes, éditées sous le nom de Jean Spin chez Edilivre (NB ce n'est pas un compte d'auteur, je peux produire le contrat si on en doute). On peut déjà commander chez eux : http://www.edilivre.com/nouvelles-plus-ou-moins-grincantes-231203f3f5.html On comprendra que je ne laisse ici que le début :

 

Le pacte d’amour

 

J’ai seize ans et je suis déjà soldat. Je n’en finis pas de contempler ma lance, mon bouclier, ma cotte de cuir épais. On dit que l’ennemi approche, qu’il pourrait bien y avoir une bataille demain. Nous sommes à l’étape, la nuit tombe. La marche a été très longue, mais je l’ai mieux supportée que bien des chevronnés, car avant d’être guerrier j’étais chasseur. C’est en tuant un ours que je suis devenu guerrier. Kalga, une fille de mon âge, avait promis de se donner pour la vie à celui qui lui rapporterait une patte d’un certain ours qu’on avait repéré dans la montagne du nord. Elle en avait besoin pour un rituel magique. Si jeune qu’elle soit, elle est très forte en magie, elle nous fascine tous. Mon frère Orko, passionnément épris d’elle, est allé attaquer l’ours. L’ours l’a tué. J’y suis allé à mon tour, j’ai tué l’ours. Elle ne pouvait que tenir parole, seulement quelque chose ne va pas. Nos parents ne sont pas d’accord pour cette union, les présages sont défavorables pour cette vie. Alors elle a conçu un plan merveilleux. Je me suis engagé pour la guerre qui commence. Je suis normalement trop jeune, mais avoir tué un ours est une excellente référence. Kalga y a ajouté quelques ruses et sortilèges pour me faire admettre. Je dois impérativement me faire tuer, je l’ai juré. Si par malheur aucun ennemi ne vient à moi, je devrai chercher n’importe quelle querelle à n’importe quel camarade pour qu’il me tue. Mais ce sera tellement mieux de me jeter avant les autres sur la ligne adverse ! Aussitôt, ma bien-aimée l’apprendra par les esprits. Elle aussi se fera tuer car il ne faut surtout pas se tuer soi-même. Elle a une combine pour cela. Et nous nous retrouverons dans la vie suivante, pour un bonheur sans nuage. Les dieux, elle sait les consulter mieux que quiconque, nous le garantissent. Pour l’heure, tout ce que je demande, c’est qu’on me laisse vivre tranquillement ma dernière soirée et ma dernière nuit, pour rêver à cette vie future et aux caresses de Kalga. Nous aurons une hutte plus belle dans une campagne plus verte, nos enfants…

— Dis, gamin, pourquoi n’es-tu pas avec ceux de ton village ?

Je ne l’ai pas vu arriver, il m’a fait sursauter. Voici donc ce que je redoutais le plus, plus que la mort que je recherche, les importuns. Je tente de l’ignorer, rien à faire.

— Regarde-moi et réponds, quand je te parle !



19/09/2014
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